La chaux est un liant qui, associé à un agrégat tel le sable, permet de confectionner des mortiers. Mortiers qui servent soit à l’édification de bâtiments soit à leur parement sous forme d’enduits. La chaux, sans ajout d’agrégat, est aussi utilisée pour réaliser des peintures et des badigeons.
La chaux est restée, jusqu’au XIXème siècle et l’invention du ciment par Louis Vicat, le principal liant utilisé dans la construction. Le castellas, les remparts et l’ensemble du vieux village de Saint Victor sont réalisés en maçonnerie de pierres calcaires et de mortier de chaux.
La chaux était connue depuis l’antiquité mais ce sont les romains qui en ont découvert et utilisé toutes les potentialités constructives : les mortiers et bétons de chaux leur ont permis d’abandonner en partie les techniques antiques tel l’empilement de pierres massives qui devaient assurer la stabilité des bâtiments. Avec la construction du Panthéon de Rome, ils montrent toute leur expertise dans l’usage qu’ils font des mortiers et bétons de chaux. La coupole reste la plus grande au monde réalisé en béton non armé avc un diamètre de plus de 40m.
Le terme de chaux recouvre en fait une série de liants très différents les uns des autres. Les anciens distinguaient, en fonction des propriétés des calcaires dont ils disposaient pour la fabriquer, les chaux grasses, moyennes ou maigres. Les chaux grasses correspondaient à des calcaires très purs en opposition aux chaux maigres obtenues avec des calcaires contenant un part non négligeable de silice et d’argile.
La classification moderne a substitué au terme de chaux grasse celui de chaux aérienne et au terme de chaux maigre celui de chaux hydraulique qui contient de l’argile de la silice. Elles sont toutes deux classées liants naturels (avec le ciment prompt). Cette classification les distingue des liants artificiels (chaux hydraulique artificielle, ciment) à la composition desquels sont ajoutés d’autres composants.
La chaux aérienne fait uniquement sa prise à l’air grâce au gaz carbonique. Ce phénomène s'appelle la carbonatation. La chaux hydraulique fait en partie sa prise à l’eau et en partie à l’air puisqu’elle comporte une part de chaux aérienne dans sa composition. Avec le temps la carbonatation retransforme complétement la chaux en calcaire.
La chaux aérienne est produite à partir de la calcination de pierres calcaires pures dans des fours portés à 900 degrés.
Cette température relativement peu élevée permet d’en conserver les propiétés naturelles : respiration, aptitude à véhiculer la vapeur d’eau et capillarité. La chaux ainsi obtenue est appelée chaux vive. Pour pouvoir ensuite être utilisée dans la construction, elle était autrefois éteinte dans de grands bassins d’eau : on obtenait l'eau de chaux en surface, une première couche solide sous l'eau appelée fleur de chaux et enfin une dernière couche la chaux éteinte.
De nos jours, la chaux est éteinte par vaporisation et ensuite mise en sac.
Les propriétés des chaux naturelles et plus particulièrement de la chaux aérienne en font un véritable matériau écologique :
On redécouvre les vertus des chaux naturelles pour leurs propriétés, pour leur parfaite adéquation avec le bâti ancien (au contraire des mortiers de ciment) mais aussi parce que les 900°C nécessaires à leur cuisson sont environnementalement plus vertueux que les 1450°C des ciments portland.
Pour ceux intéressés par la mise en oeuvre de la chaux, on ne peut que recommander la lecture du très exhaustif ouvrage de l'École d'Avignon Techniques et pratique de la chaux.